Les discussions paritaires se sont engagées en juin 2007, mais il aura fallu 19 réunions pour obtenir des mesures de compensation dignes de ce nom. Un parcours émaillé de nombreux obstacles. Ainsi l’arrêt des négociations nationales interprofessionnelles sur le sujet. Mais la FCE a continué son travail, faisant face à un patronat buté, refusant en bloc toutes les propositions syndicales. Refus de faire un recensement des pénibilités, afin de les combattre et/ou les compenser par des repos de fin de carrière. Opposition aux anticipations de départ en retraite dans le cadre des organisations du travail en équipes alternantes. Ce dernier point étant pour la FCE, une mesure incontournable.
Notre détermination syndicale a payé : les discussions ont repris. Elles ont abouti dans un premier temps à un texte qui n’envisageait que des mesures de compensation pour certains salariés postés. Il manquait la prise en compte des pénibilités individuelles et l’implication des instances représentatives du personnel (IRP). Ce n’est que début septembre que les cessations anticipées d’activité, y compris pour les 2×8 discontinus ont été totalement acquises. Le texte final prévoit la déclinaison de l’accord dans les entreprises, afin qu’il se traduise en améliorations des conditions de travail. Les IRP seront impliquées, notamment avec l’examen des indicateurs de pénibilité et de stress dans l’entreprise fournis par les directions.
L’accord de 17 pages est composé de quatre parties : définition et reconnaissance de la pénibilité et du stress au travail ; les facteurs et les causes ; les mesures de prévention et les mesures de compensation. Pour les départs anticipés des postés il faut noter : un maximum de 4 ans pour le rythme 3×8 continus ; 2 ans et 4,8 mois pour le 3×8 discontinus et le 2×8 continus ; 1 an pour le 2×8 discontinus. Avec la signature de l’accord, c’est la fin de la négociation. C’est surtout le point de départ de la mise œuvre dans les entreprises. Autant dire que les dispositions de prévention et de compensation inscrites dans l’accord ont besoin de l’implication des équipes syndicales pour se transformer en améliorations concrètes des conditions de travail.